Combien d’éoliennes pour remplacer une centrale nucléaire en 2025 ?
Vous regardez ces éoliennes, leurs pales qui tournent doucement dans le vent, et vous vous demandez : pourraient-elles vraiment prendre la place d’une centrale nucléaire, avec ses réacteurs ronronnant jour et nuit ? La question est dans l’air, surtout en 2025, alors que la transition énergétique bat son plein et que la fermeture de Fessenheim reste dans les mémoires. Combien d’éoliennes faudrait-il pour égaler la puissance d’un réacteur ? Est-ce seulement faisable, avec le vent qui souffle par caprice et les paysages qui se remplissent de mâts ? On va plonger dans les chiffres, démêler les idées reçues, et explorer ce que ça implique pour notre mix énergétique. Allez, prenons un café et faisons les comptes ensemble, comme si on débattait entre amis.
Combien d’éoliennes pour un réacteur nucléaire ?
D’emblée, les chiffres. Pour remplacer un réacteur nucléaire de 900 MW, comme ceux de Fessenheim, il faut environ 900 à 1100 éoliennes terrestres de 3 MW chacune, ou 150 à 262 éoliennes offshore de 6 MW. Pourquoi cette fourchette ? Parce qu’une centrale nucléaire produit environ 5,7 TWh par an, grâce à un facteur de charge de 70 % (elle tourne presque tout le temps). Une éolienne terrestre, elle, produit 6,3 GWh par an, avec un facteur de charge de 21 à 24 % (le vent n’est pas constant). Les éoliennes offshore, plus puissantes, atteignent 40 % de facteur de charge, réduisant le nombre nécessaire.
Un exemple concret ? Imaginez un champ en Picardie : 900 éoliennes terrestres couvriraient l’équivalent d’un réacteur. En mer, au large de la Normandie, 262 éoliennes offshore feraient l’affaire. Mais attention, ces chiffres cachent une subtilité. On y vient.
Pourquoi la puissance brute ne suffit pas ?
Bon, disons-le autrement. Comparer éolien et nucléaire, c’est comme comparer un sprinter et un marathonien. Une centrale nucléaire délivre une puissance stable, presque sans pause. Une éolienne, elle, dépend du vent. Sa puissance nominale (3 MW, 6 MW) est séduisante, mais sa production réelle est moindre à cause de l’intermittence. Une éolienne terrestre ne tourne efficacement que 2100 heures par an, contre 6000 heures pour un réacteur.
Prenons un cas précis : Fessenheim, avec ses deux réacteurs de 900 MW, produisait 10,8 TWh par an. Pour l’égaler, NegaWatt estimait 900 éoliennes terrestres, mais EDF parlait de 7000 en se basant sur la puissance disponible. La vérité ? Les calculs d’EDF surestimaient, car ils ignoraient la production réelle. C’est comme compter les kilomètres d’une voiture sans vérifier si elle roule. Alors, comment combler cet écart ?
Éoliennes terrestres ou offshore : qui l’emporte ?
Vous vous demandez peut-être : pourquoi tant de différence entre éoliennes terrestres et offshore ? Les éoliennes offshore sont des championnes. Plus grandes, plantées en mer où les vents sont constants, elles produisent deux fois plus qu’une éolienne terrestre. Une éolienne offshore de 6 MW génère 10 à 12 GWh par an, contre 6,3 GWh pour une terrestre de 3 MW. Résultat : il en faut moins pour rivaliser avec un réacteur nucléaire.
Mais il y a un hic. Construire en mer coûte cher, et l’impact sur la faune marine (poissons, oiseaux) préoccupe. À l’inverse, les éoliennes terrestres sont plus accessibles, mais leur impact paysager divise. Imaginez 1100 éoliennes dans le Berry : c’est faisable, mais ça change le paysage. En mer, 262 éoliennes au large de Saint-Nazaire sont discrètes, mais demandent des investissements massifs. Alors, où poser ses pales ?
Intermittence : le vent, un ami capricieux ?
Parlons du vent. Il souffle, il s’arrête. Cette intermittence est le talon d’Achille de l’éolien. Une centrale nucléaire produit de l’électricité en continu, alimentant le réseau électrique sans faille. Les éoliennes, elles, créent des creux quand le vent faiblit. Pour remplacer un réacteur, il ne suffit pas d’aligner des turbines ; il faut gérer ces fluctuations.
Des solutions existent. Le stockage dans des batteries ou des stations de pompage-turbinage (STEP) permet de lisser la production. Les interconnexions entre pays équilibrent aussi le réseau : quand le vent tombe en France, l’Allemagne peut compenser. Par exemple, le parc offshore de Saint-Brieuc, couplé à des STEP, pourrait stabiliser sa contribution. C’est comme jongler avec plusieurs balles : un peu d’entraînement, et ça roule.
Occupation des sols : un puzzle pour les éoliennes ?
Vous pensez peut-être : 900 éoliennes, ça prend combien de place ? Moins qu’on ne croit. Une éolienne terrestre occupe 0,5 à 1 ha (sécurité incluse), mais le sol reste cultivable. Pour 900 éoliennes, comptez 450 à 900 ha, soit la taille d’une grande ferme. En comparaison, une centrale nucléaire comme Fessenheim occupe 100 ha, sans compter les zones de sécurité.
Un détail rassurant : la terre sous les éoliennes reste fertile. En Normandie, des agriculteurs cultivent du blé à leurs pieds. Mais installer 4000 éoliennes pour remplacer deux réacteurs, comme suggéré par certains, pourrait transformer le paysage rural. En mer, l’éolien offshore évite ce problème, mais les câbles sous-marins complexifient l’installation. C’est comme choisir entre un jardin encombré et une plage bien rangée.
Coûts : éolien ou nucléaire, qui est le plus économique ?
Parlons argent, parce que c’est souvent là que ça coince. Construire 900 éoliennes terrestres coûte environ 1,5 milliard € (1,7 M€ par éolienne). Une éolienne offshore ? Comptez 3 à 4 M€ par unité, soit 1 milliard € pour 262. Une centrale nucléaire neuve, elle, avoisine 7 à 10 milliards € pour 1600 MW. À première vue, l’éolien semble gagnant.
Mais il y a un mais. La maintenance des éoliennes (100 000 €/an par unité) et le stockage gonflent la facture. Le nucléaire, lui, a des coûts de démantèlement élevés (jusqu’à 1 milliard € par réacteur). En 2025, avec la RE2020, les éoliennes bénéficient de subventions, mais le nucléaire reste compétitif pour sa stabilité. C’est comme choisir entre une voiture électrique (économe, mais avec des batteries coûteuses) et une thermique (fiable, mais polluante).
Mix énergétique : éolien et nucléaire, main dans la main ?
Tiens, on y pense rarement, mais opposer éolien et nucléaire n’a pas toujours de sens. En France, le mix énergétique repose sur les deux. Le nucléaire assure une base stable (70 % de l’électricité en 2020), tandis que l’éolien grimpe (39,7 TWh en 2020, soit 8 %). La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie vise 33-35 GW d’éolien terrestre et 5-6 GW d’offshore d’ici 2028. Remplacer tout le nucléaire (72,8 GW) demanderait 24 000 éoliennes terrestres, un scénario irréaliste.
Un exemple ? Le parc offshore de Fécamp produit l’équivalent de 500 000 habitants, mais ne remplace pas Fessenheim seul. Ensemble, éolien et nucléaire forment un duo complémentaire, comme un orchestre où chaque instrument a sa partition.
Une petite pause pour rêver l’avenir
Juste un instant, levons les yeux. Les éoliennes, avec leurs pales qui captent le vent, et les centrales nucléaires, avec leur vapeur discrète, racontent la même histoire : produire une énergie propre. En 2025, alors que la RE2020 pousse pour réduire l’empreinte carbone, l’éolien gagne du terrain, mais le nucléaire reste un pilier. Et si, demain, des éoliennes de 18 MW ou des batteries géantes changeaient la donne ? C’est une aventure en cours.
Votre place dans la transition énergétique
Vous voilà armé pour comprendre combien d’éoliennes il faut pour rivaliser avec une centrale nucléaire. De 900 à 1100 terrestres ou 262 offshore par réacteur, le défi est technique, mais pas impossible. Explorez les projets près de chez vous, comme les parcs offshore en Normandie, ou posez la question autour de vous : comment équilibrer éolien et nucléaire ? Chaque idée compte pour façonner un mix énergétique durable. Alors, prêt à faire tourner le vent du changement ?